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Le Musée de la photo  à Charleroi (centre d'art contemporain de la FW-B): lieu de savoir et lieu de vie

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Le Musée de la photo à Charleroi (centre d'art contemporain de la FW-B): lieu de savoir et lieu de vie

Installé depuis 1987 dans un ancien couvent rénové, le Musée de la Photographie à Charleroi présente sur plus de 2 200 m² la diversité artistique et technique de la photographie. Il attire chaque année un nombre croissant de visiteurs. Rencontre avec Xavier Canonne, son directeur depuis mars 2000.

FW-B : Un musée, c’est avant tout un lieu de conservation et de transmission d’un certain patrimoine, en l’occurrence ici photographique. C’est aussi un ensemble de compétences assez spécifiques. Pourriez-vous nous décrire les compétences qui composent votre équipe ?

Xavier Canonne : Le Musée abrite une collection permanente qui présente l’histoire de la photographie depuis les pionniers jusqu’à la création contemporaine, ce qui représente un patrimoine de 85.000 photos et plus de 3 millions de négatifs, qu’il faut inventorier, numériser, auxquelles il faut associer des mots-clés. Ce travail est assuré par une équipe scientifique. Le Musée compte aussi un service éducatif qui réalise un important travail de médiation. Enfin, le Musée compte une équipe de graphistes qui gère son identité graphique.

Combien d’expositions pouvez-vous programmer sur une année ?

Nous programmons deux grandes expositions temporaires sur l’année au lieu de trois antérieurement. Les expos durent donc plus longtemps. Heureusement, ces restrictions n’ont pas amoindri l’intérêt du public. Les chiffres de l’année passée montrent que l’on est encore en augmentation en termes de fréquentation. Le Musée présente aussi sa collection permanente qui fait venir les écoles primaires, mais aussi des écoles d’art belges et du Nord de la France. C’est le seul endroit en Belgique mais aussi dans un rayon plus large où l’on peut voir toute l’histoire de la photographie.

La photo reste un support fragile. Comment faites-vous pour en assurer la conservation sur le long terme ?

Le Musée dispose de réserves bien équipées : une première réserve où les épreuves sur papier sont conservées à 17 degrés, à 48% d’humidité relative, dans des boîtes et des passe-partout désacidifiées. Les négatifs sont conservés dans des frigos à 5°. Et une autre réserve pour les formats plus contemporains. Aujourd’hui, les photographes travaillent sur des formats de plus en plus grands et de nouveaux supports. Il a fallu créer des réserves adaptées avec la bonne température. 

Les nouvelles technologies pourraient-elles vous amener à présenter autrement la photo ?

Ce serait parfois approprié. Certains musées ont déjà renoncé au document matériel. C’est peut-être une démarche qui s’imposera dans un avenir proche. Et qui ne manque pas d’intérêt car moins on touche au document original, plus on le protège. Montrer des photos sur un écran peut aussi être une manière de montrer plus d’images et plus d’auteurs. Mais rien ne remplacera jamais le contact direct avec l’image dans sa matérialité. 

Pourrait-on imaginer une version virtuelle du Musée de la Photo ?

Je n’ai aucun problème pour que les musées deviennent un jour virtuels. Et que chacun puisse regarder des images en ligne et imprimer celles de son choix.  Mais il y a quand même pour moi cette notion que le musée est un lieu de conservation, de concentration de quelque chose qui a ses spécificités. Et c’est sans doute sa première vocation. Il y a quelque chose qu’on ne remplacera jamais, c’est le contact humain et le musée comme lieu de rencontre et d’échange avec le public, comme lieu de vie aussi.

En 2008, près de 20 ans après sa création, le Musée a connu une importante évolution avec la création d’une nouvelle extension de 3.000 m². Quel bilan en tirez-vous aujourd’hui ?

L’extension nous a permis de gagner 1000 m² de surface d’exposition supplémentaire. Dans les 2.000 m² restants, nous avons pu aménager de nouveaux services pour le public : une bibliothèque, une salle de projection, une cafétéria avec un accès sur le parc. Cette ouverture sur le parc à l’arrière du bâtiment renforce la dimension comme « lieu de vie ». Cette extension nous a fait passer sur un autre plan, plus international. Nous sommes devenus le plus vaste musée de la photo en Europe.

Propos recueillis par Philippe du Busquiel (FW-B)

Photo : Musée de la Photographie

 

www.museephoto.be

 

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