Lapin du lundi perdu de Tournai, savoir-faire gastronomique et convivialité
Depuis le 30 août 2021, le Lapin du lundi perdu est reconnu comme chef-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
La ville de Tournai est également mise à l’honneur à travers la reconnaissance d’une pratique culinaire et conviviale tout à fait originale : Le Lundi perdu ou Lundi parjuré.
Il s’agit d’une fête traditionnelle qui se déroule le lundi qui suit l'Épiphanie. Depuis le milieu du 19e siècle, les Tournaisiens la considèrent comme leur troisième réveillon. Au cours du repas familial, où l'on se doit de manger du lapin, un roi de table est désigné : les convives tirent au sort les billets des rois pour connaître le rôle que chacun aura à tenir pendant le repas. Il existe 16 rôles différents (roi, fou du roi, valet, verseur, cuisinier, portier, laquais, etc.)
Le menu est codifié et traditionnel. Pour animer le repas, il existe de nombreuses chansons patoisantes faisant référence aux lapins (et chats !) du lundi parjuré. Elles sont reprises à la cantonade pendant le repas et font partie intégrante du rituel.
La communauté est extrêmement vivace et peu de foyers tournaisiens ne consomment pas lapin aux alentours de l’Epiphanie. La tradition n’est plus uniquement familiale mais s’observe dans les collectivités (maisons de repos, hôpitaux, cantines scolaires, mess d’entreprises, etc.). Début janvier, la tradition est surtout au cœur de toutes les conversations : la semaine du Lundi perdu, les Tournaisiens « parlent lapin ».
Au cours du souper du Lundi perdu, il règne un esprit de camaraderie entre les convives. L’aspect festif du souper promeut le dialogue, la convivialité et un esprit d’ouverture que tous transmettent au sein de leur groupe, de leur famille, de leur quartier.
Cette pratique familiale démontre que les savoir-faire gastronomiques font aussi, et de belle manière, partie du patrimoine culturel.