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La raison du plus faible

Ce film belge de Lucas Belvaux, sorti en 2006, présenté en compétition au 59e Festival de Cannes, s'inspire en partie de la prise d'otage de Tilff qui s'est déroulé en 1989 dans la région.

Scénario

Pour pouvoir offrir une mobylette à la femme de leur copain Patrick, trois hommes vont prendre les armes pour aller chercher l’argent là où il est. Rêvant que quelque chose est encore possible pour sortir de leur détresse, ils vont tenter un très gros hold-up. L'étincelle qui va mettre le feu aux poudres est la panne du moteur de la mobylette de Carole, sans laquelle elle ne peut se rendre à la blanchisserie industrielle où elle gagne péniblement la paie du ménage. Patrick, sans emploi, n'a pas de quoi lui en acheter une nouvelle, et refuse par fierté l'aide d'un beau-père qui lui fait sentir son mépris.

Ces hommes décident de faire un casse, assorti d'une prise d'otages, chez des ferrailleurs qui démantèlent le haut-fourneau où travaillaient Jean-Pierre et Robert. La préparation de ce hold-up donne lieu à une effervescence d'autant plus joyeuse et grotesque que les protagonistes sont a priori peu taillés pour l'action violente, la considérant avant tout comme un geste presque ludique de révolte et de réappropriation d'une dignité bafouée.

Raconter la souffrance des exclus… "fait partie de mon envie de faire des films. Mais, plus mécaniquement, pendant le mixage de la trilogie, j’étais allé à un débat au cinéma Le Parc, à Droixhe. C’est après la projection qu’on m’a parlé du fait divers (la prise d’otage de Tilff en 1989) qui a inspiré le film. J’avais aussi été impressionné par le quartier, graphiquement. Et par la ville de Liège, à la fois géographiquement et sociologiquement. J’ai donc eu l’envie de faire un film là-bas en m’appuyant sur le quartier."

Pourquoi le film a marqué l’histoire

Parce que Lucas Belvaux s’est imposé comme un brillant cinéaste des lieux : après la région de Grenoble où il a tourné sa trilogie avec brio, la Raison du plus faible filme cette fois de manière inédite les paysages liégeois. Le film de Lucas Belvaux décrit aussi bien les effets de la désindustrialisation que les mutations d'une région touchée par la crise économique.

Parce que Lucas Belvaux y prouve qu’il maitrise les codes des genres cinématographiques : il renoue ici de manière originale avec la meilleure tradition policière, celle qui dépeint à travers un fait divers exceptionnel tout un univers social où règne la « loi du plus fort »… Et enfin, Lucas Belvaux réussit en signant au bout du compte un film prenant, émouvant, et même en certaines occasions assez drôle malgré le pessimisme du contexte.

Qui est Lucas Belvaux ?

En 1979, Lucas Belvaux quitte la Wallonie et descend à Paris en auto-stop pour devenir comédien. Il obtient, en 1981, le premier rôle dans Allons z'enfants d'Yves Boisset, aux côtés de Jean Carmet, dans lequel il joue un jeune insoumis obligé de devenir enfant de troupe. Il tourne également avec Claude Chabrol dans Poulet au vinaigre face à Pauline Lafont et Jean Poiret en inspecteur de police peu scrupuleux. Il est aussi réalisateur, particulièrement remarqué en 2003 avec la trilogie constituée des films Un couple épatant, Cavale et Après la vie. Ces trois films, dont les actions s'entrecoupent, racontent les mêmes événements sur des modes différents : comique dans Un couple épatant, policier dans Cavale, et dramatique dans Après la vie. Cette trilogie remporte le Prix Louis-Delluc la même année. Il réalise ensuite cinq longs métrages entre 2006 et 2017: La Raison du plus faible, Rapt, 38 Témoins, Pas son genre et Chez nous, son dernier film en date. Quel que soit le genre, les films de Lucas Belvaux interrogent notre société et ses fonctionnements.

Sources :

50cinquante

les grignoux.be


Réalisé avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles, "La raison du plus faible" fait partie de la sélection des 50 films projetés dans le cadre des 50 ans du Centre du Cinéma. Une projection du film a lieu à BOZAR ce 22 décembre 2017 à 19h00.

 

 

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