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Marthe Wéry

Vue de l'exposition Marthe WERY, BPS22, 2017 ©Leslie Artamonow

Artiste belge majeure de la seconde moitié du 20e siècle, Marthe Wéry (1930-2005) est en ce moment à l’honneur à Charleroi. Une rétrospective présente la collection unique de l’artiste détenue par le BPS22 et la Province de Hainaut.


« De ses premières peintures géométriques à ses grands ensembles monochromes, en passant par ses papiers lignés ou ses tableaux raclés, elle a exploré, avec subtilité et sans concession, toutes les possibilités d'une peinture non figurative et de ses différentes composantes.


Née à Bruxelles, en 1930, Marthe Wéry a appris l’art en autodidacte, visitant beaucoup les musées et galeries, tout en fréquentant les milieux artistiques. Elle a seulement passé une année (1952) à la Grande  Chaumière,  une  école  d’art  privée,  à  Paris,  où  elle  s’est  notamment exercée au dessin de nus. De retour à Bruxelles, elle a  régulièrement  travaillé  à  l’Atelier  de  Woluwé-Saint-Lambert, initié par le sculpteur expressionniste belge Oscar Jespers (1887-1970). Celui-ci avait fait de sa maison, créée par l’architecte avant-gardiste Victor Bourgeois, un “ centre artistique ”, comprenant des ateliers et un lieu d’exposition. Beaucoup d’artistes s’y retrouvaient pour travailler, exposer leurs œuvres et échanger sur l’art.


En 1966, Marthe Wéry est autorisée à entrer à l’Atelier 17 de Sir William Hayter, à Paris, l’une des meilleures formations en gravure. A la même époque, elle présente ses premières gravures dans la mouvance de l’abstraction géométrique, à la galerie Saint-Laurent, à Bruxelles. Elle a, par la suite, enseigné la gravure pendant des années  à  l’Institut  Saint-Luc  à  Bruxelles,  avant  que  l’atelier  de  gravure  ne  soit  fusionné  avec  celui  de  peinture,  à  son  initiative.  L’enseignement a occupé une part importante de sa vie et elle a contribué à former de nombreux artistes.


Les   années   70   voient   la   reconnaissance   internationale   de   Marthe Wéry. Elle est invitée à la célèbre exposition La Peinture fondamentale, au Stedelijk Museum, à Amsterdam, qui rassemble des artistes qui travaillent sur les composantes matérielles de la peinture  (support,  châssis,  cadre,  pigments).  Prolongement  du  Modernisme,  la  “  peinture  fondamentale  ”  est  un  mouvement  qui  considère  que  la  peinture  ne  doit  exprimer  rien  d’autre  que  ce  qu’elle  est,  à  savoir  des  pigments  déposés  sur  un  support,  lui-même tenu par un châssis. Surface (plane), couleur et cadre sont les  éléments  fondamentaux  de  la  peinture  avec  lesquels  l’artiste  doit travailler. La peinture n’a plus besoin de figurer, de symboliser ou d’exprimer des sentiments, des émotions ou tout autre chose. C’est  à  partir  de  ces  possibilités  réduites  que  Marthe  Wéry  va  réussir le tour de force de produire une œuvre originale pendant plus de cinquante ans. Evoluant par “ déplacements ” progressifs, pour reprendre son expression, avec une rare radicalité n’excluant ni la sensibilité, ni le plaisir, elle a réalisé un travail rigoureux qui a toujours su se renouveler sans jamais se dénaturer.


En  1977,  Marthe  Wery  participe  à  la  Documenta  6,  la  plus  importante    manifestation    internationale    d’art    contemporain.    Durant  les  années  80,  elle  est  désignée  pour  représenter  la  Belgique à la Biennale de Venise et à la Biennale de Sao Paulo. C’est  également  à  cette  période  qu’elle  est  sélectionnée,  avec  Jean-Paul Emonds-Alt, pour réaliser les vitraux de la Collégiale de Nivelles ; un chantier qui s’avérera très difficile et qui durera plus de dix ans.


Elle participe à de nombreuses expositions durant les années 90. En  2001,  la  Présidence  belge  de  la  Communauté  européenne  s’ouvre avec une grande exposition de Marthe Wéry, au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. En 2003, elle est choisie, en compagnie de  Jan  Fabre  et  de  Dirk  Braeckman,  pour  réaliser  une  série  de  peintures  destinées  à  rehausser  une  salle  du  Palais  Royal,  à  Bruxelles.  Sa  dernière  grande  exposition  solo  est  organisée  par  le  BPS22,  au  Musée  des  Beaux-Arts  de  Tournai,  dans  le  cadre  de Lille  2004, Capitale  Européenne  de  la  Culture.  Elle  décède  brutalement en février 2005. »


Source : Dossier pédagogique lié à l’exposition du BPS22, disponible sur le site http://www.bps22.be/fr/Marthe-Wery


« Marthe Wéry . Oeuvres, recherches et documents dans les collections du BPS22 » est à voir jusqu’au 23.07.2017 au BPS22 à Charleroi

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