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Art Brussels 2023

15.02.2023 14:33 Il y a : 1 year

La Fédération Wallonie-Bruxelles présente The Violet Wallpaper de Laurie Charles - Curatrice : Zeynep Kubat. Art Brussels aura lieu du 20 au 23 avril à Brussels Expo.


Laurie Charles, From the Waiting Room, papier peint avec des motifs peints sur le mur. Laurie Charles, Materia medica, peintures acryliques cousues sur toile, vue d'exposition Salon de Montrouge, 2022.

Depuis 2012, l'Administration générale de la Culture de la Fédération Wallonie-Bruxelles occupe un stand à Art Brussels. Cette présence poursuit l’objectif de contribuer à la diffusion du travail de ses artistes, tant sur le plan national qu’international. Sur base d’un appel à projets lancé par la Direction des Arts plastiques contemporains, la curatrice Zeynep Kubat  et l’artiste Laurie Charles ont été désignées par un jury d’experts. 

Inspirée par la nouvelle The Yellow Wallpaper de Charlotte Perkins Gilman, Laurie Charles tente, dans son installation, de brouiller les frontières entre la sphère domestique et les corps qui y vivent. La protagoniste de la nouvelle est une femme qui est soumise à un traitement de repos par son mari, un médecin, qui ne croit pas qu’elle soit malade. Il pense plutôt qu’elle est hystérique et qu’elle doit reposer ses nerfs en s’abstenant de toute activité stimulante, comme marcher, avoir des conversations, lire ou écrire. Elle devient obsédée par les motifs du papier peint de sa chambre et sombre lentement dans la folie en rêvant de s’évader. L’état mental de la protagoniste présente les symptômes de ce que Gilles Deleuze et Felix Guattari décriraient comme un corps sans organes. Un état d’être qui quitte les limites contrôlées de la façon dont un corps est censé exister, et ne laisse que l’esprit libre en contrôle. Les philosophes ont été inspirés par la description d’Antonin Artaud, dans l’un de ses poèmes, le corps sans organes. Sa définition a été interprétée comme un corps libéré de ses inhibitions et livré à l’abjection. Antonin Artaud rêvait d’un tel corps sans organes, car il souffrait de douleurs. 

Des penseuses féministes, telles que Silvia Federici, ont déjà fait valoir le travail non rémunéré effectué par les femmes dans leur foyer. Des études européennes menées depuis le début de la pandémie ont montré qu’avant l’apparition de Covid-19, les femmes effectuaient globalement entre deux et dix fois plus de soins et de travaux domestiques non rémunérés que les hommes. Qu’il s’agisse de la garde des enfants, de la cuisine, du nettoyage, de la prise en charge des proches, des courses, des tâches intellectuelles ou du travail émotionnel - tout cela en plus des exigences des emplois et des carrières habituelles -la charge pèse toujours plus lourd sur les épaules des femmes. Depuis la pandémie, le volume global du travail non rémunéré des femmes dans la sphère domestique a augmenté d’environ 30 %. Aujourd’hui, en Belgique, les femmes consacrent en moyenne cinq heures par jour au travail domestique non rémunéré. Comment pouvons-nous guérir, rester en bonne santé et prendre soin de nous-mêmes si les circonstances sociétales nous éloignent de l’égalité ? Les relations que nous créons entre le travail et le corps influencent la manière dont nos corps et nos esprits peuvent guérir. Ces relations et ces équilibres changent à chaque crise que nous traversons en tant que sociétés et communautés. Les circonstances d’une situation post-covid, marquée par les effets de plusieurs guerres et d’une récession économique mondiale, ne doivent pas être négligées dans notre réflexion sur ce que cela signifie pour nos corps et les soins dont ils ont besoin. Certain.es d’entre nous ont déjà compris qu’il est important de maintenir une relation entre un esprit sain et un corps sain, et d’utiliser les espaces où nous sommes à l’aise et où nous nous sentons chez nous comme des espaces de guérison et de soins pour nous-mêmes et pour les autres. Mais où se trouve cet espace privilégié appelé maison ? Et où commençons-nous à guérir ou à nous auto-guérir, lorsque les structures créées pour assurer la santé sous toutes ses facettes sont insuffisantes ? 

L’ensemble de l’espace deviendra un environnement propice à la réflexion sur la façon dont nous traitons notre corps et l’espace que nous lui accordons dans notre vie quotidienne. L’espace domestique est décoré comme l’intérieur de notre corps. Nous voyons des organes contre les murs, des tableaux brodés fonctionnant comme une fenêtre sur le corps, une cuillère géante prête à nous donner notre médicament du jour, et un papier peint qui porte les motifs de nos troubles corporels intérieurs. La cuillère géante fait référence non seulement aux tâches des soins que l’on attend de la plupart des corps non masculins, mais aussi à la théorie de la cuillère. Il s’agit d’une théorie métaphorique, inventée par Christine Miserandino, pour décrire le quota de la quantité d’énergie physique et mentale dont dispose une personne atteinte d’une maladie chronique pour accomplir les tâches quotidiennes. La cuillère est devenue la représentation visuelle du rationnement de l’énergie en tant que personne malade. 

Laurie Charles (née en 1987 à Bruxelles en Belgique), vit et travaille à Bruxelles. Storytelleuse visuelle et textuelle, elle écrit et peint des narrations spéculatives sur des grandes toiles. Sa pratique artistique est multiple, et a toujours été collaborative, réactive et socialement engagée. Dans ses dessins, peintures, sculptures et vidéos, Laurie Charles met en scène des personnages, des symboles et des situations inspirées du réel ou de récits historiques, dont elle propose une relecture féministe. Ses sculptures domestiques prennent la forme de rideaux et de petites sculptures en tissu, rembourrées comme des coussins, dont l’agencement vise la création d’un espace intime. L’artiste y peint des organes, des parties du corps, des animaux ou végétaux, tels qu’illustrés dans des découpes anatomiques : exposant leurs intérieurs. Elle représente la partie invisible du vivant et explore ces représentations de l’intérieur du corps de manière caricaturale, exagérée, pop et immédiatement reconnaissable. En raison des changements survenus dans son propre corps (maladie auto-immune) elle a depuis quelques années développé un travail d’auto-fiction. Elle a ainsi entrepris de réécrire une histoire alternative de la médecine à celle qui a été gravée où il est question de soin, de cycles, de désastre écologique, de guérison. Sa façon de travailler est inextricablement liée à son mode de vie, car le personnel est aussi politique.

Son travail a été exposé, entre autres, au Salon de Montrouge - Montrouge, à Terzo Fronte - Rome, Wiels - Bruxelles, Efremidis Gallery - Berlin, Grazer Kunstverein - Graz, CIAP Kunstverein - Hasselt, 1646 - project space for contemporary art - La Haye, Nanjing International Art Festival - Nanjing, Beursschouwburg - Bruxelles, Komplot - Bruxelles, et Le Commissariat - Paris.

Zeynep Kubat (née en 1982 à Tbilissi en Géorgie) basée à Bruxelles. Elle est commissaire indépendante et rédactrice belge. Dans son travail, elle se concentre sur le croisement entre l’art, la culture et la société. Elle est rédactrice en chef de TYPP, le journal de recherche de Sint Lucas School of Arts à Anvers, et rédactrice du magazine HART. Elle est commissaire d’expositions d’art contemporain, principalement axées sur les pratiques artistiques intersectionnelles. Elle a été commissaire de l’exposition Generation Brussels pour le Brussels Gallery Weekend en 2021 avec Dagmar Dirkx. Elle est actuellement commissaire de Currents #10, Choose your own story, pour Marres à Maastricht avec Déborah Claire et Erell Hemmer. À partir de janvier, elle travaillera en tant que commissaire d’exposition pour De Brakke Grond à Amsterdam, où elle sera chargée de faire entrer les artistes belges dans les réseaux internationaux de notre pays voisin. Elle travaille en tant que commissaire et conseillère artistique pour De Vlaamse Bouwmeester, pour lequel elle sélectionne et accompagne de jeunes artistes tout au long des prochaines années afin de créer des œuvres d’art dans l’espace public sur les sites de logements sociaux. Passionnée par le jeune art contemporain belge, elle fait également partie de plusieurs comités consultatifs artistiques et est membre du conseil d’administration du Beursschouwburg à Bruxelles, de la Kunsthal Extra City à Anvers, de l’asbl Jubilee à Bruxelles et de Kunstenplatform Plan B. 

Informations pratiques 

  • Du jeudi 20 au dimanche 23 avril 2023.
  • Ouverture sur invitation le jeudi 20 avril – preview de 11h à 16h. Vernissage de 16h à 21h (en présence de l’artiste et de la curatrice).

Stand 6A-01

Brussels Expo, Halls 5 & 6 - Place de la Belgique 1, 1020 Brussels

Contact

Curatrice : Zeynep KUBAT – kubatzeynep(at)gmail.com  – 0494 33 31 74

Cabinet de la Ministre : Lauriane DOUCHAMPS - lauriane.douchamps(at)gov.cfwb.be  - 0478 98 59 96

Administration générale de la Culture : Vanessa PITAELS - presse.culture(at)cfwb.be  – 0499 54 38 14 


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