Rares sont ceux qui possèdent toutes les œuvres exposées en leurs murs. Il en va ainsi pour la Province de Namur – et en l’occurrence son musée Félicien Rops – qui, certes, est propriétaire d’une quantité d’œuvres appréciable, mais est aussi dépositaire d’un nombre de pièces assez conséquent. Certaines d’entre elles figurent au rang des plus prestigieuses. C’est le cas de deux dessins de la série La Dame au pantin qui font partie d’une collection privée et que ses propriétaires ont souhaité mettre en vente…En même temps que toute une série d’archives, de gravures, de peintures et de dessins. 

La situation est grave. Certes pour le musée monographique qui serait privé d’une partie des œuvres majeures de l’artiste à qui il est dédié (alors même qu’un projet d’extension est en cours). Pour le public, notamment namurois, qui, dans le même temps, se verrait privé de les voir. Pour la recherche dont les sources iraient en s’amenuisant. Pour un patrimoine qui risque de disparaître dans une collection privée, en Belgique ou à l’étranger. 

Très vite, vu les montants en jeu, l’idée d’un achat commun va très rapidement se dessiner. Il s’inscrit dans la continuité d’un partenariat solide et indéfectible qui existe depuis longtemps déjà. Et porte très précisément sur 13 dessins et peintures ainsi que 7 pièces documentaires. Dont bien sûr La Dame au pantin II, acquise par la Fondation Roi Baudouin (Fonds Charles Vreeken), et La Dame au pantin IV, désormais propriété de la Fédération Wallonie Bruxelles. De précieuses informations sortiront du nouveau fonds d’archives de L’ASBL Les Amis du musée Rops. La Province de Namur a choisi de conserver plusieurs œuvres majeures déjà présentes au musée. D’autres, des dessins principalement, feront leur apparition. Cela étant, l’accord conclu ne se limite pas au seul achat d’œuvres. Il prévoit aussi que la Province et son musée pourront exposer des peintures encore dans la collection familiale. 

C’est véritablement une opération de sauvetage qui a été menée en toute discrétion au cours de ces derniers mois. Le sauvetage d’un patrimoine qui en faisant son entrée dans une collection publique – et en l’occurrence celle du musée Rops – devient inaliénable. Les œuvres et les archives qui viennent d’être acquises seront préservées et resteront chez nous, en Belgique, sur le territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles, à Namur, berceau de Félicien Rops. Dans le musée qui lui est consacré.  

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