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Le Rideau reprend son itinérance

photo : © SYLVAIN PIRAUX

Logé à Ixelles, le Rideau de Bruxelles va fermer ses portes en janvier pendant la restauration du bâtiment.


La programmation se poursuit dans d’autres théâtres, comme ce fut le cas après le Palais des Beaux-arts.


Estampillée « compagnie la plus ancienne de la capitale et même du pays », le Rideau de Bruxelles va connaître pour la deuxième fois depuis sa naissance en 1943, une période de nomadisme. À partir de janvier, l’équipe d’une douzaine de personnes est chassée des locaux de la rue Goffart à Ixelles par les travaux de rénovation du lieu. Pendant cette fin de saison, les spectacles du Rideau se donneront donc dans d’autres théâtres de la capitale. Pour Michaël Delaunoy, le directeur, « l’objectif est de rouvrir pour mars 2018, à l’anniversaire des 75 ans du Rideau ».


En 2011, le Rideau quittait le Palais des beaux-arts où il s’était installé 49 ans plus tôt sous la direction de l’acteur et metteur en scène Claude Etienne. Michaël Delaunoy est arrivé avec le souci de chercher un bâtiment pour s’établir. Trois ans plus tard, la commune d’Ixelles propose une ancienne charbonnerie du 19e siècle, à la croisée de Matongé, du quartier européen et de la place Flagey. Vétuste et très ancienne, la salle est louée à la compagnie sous la condition d’une réhabilitation.


À partir de janvier 2017, le bureau Ouest Architecture revisite l’endroit. « Il y a un projet de patio, une partie de notre cour va rester en ciel ouvert, mais ce sera vitré donc on pourra ouvrir pour sortir, explique le directeur. Grâce à une cage de verre, la lumière du jour entrera dans la salle du spectacle. Tout va s’organiser autour de cet espace. Une levée de fonds va être lancée et on est en discussion avec la Fédération Wallonie-Bruxelles pour boucler le budget. »


Au niveau du projet artistique, comment un théâtre fait-il pour survivre hors des murs ? L’expérience du Rideau a permis de développer des partenariats avec plusieurs institutions bruxelloises dont le théâtre des Martyrs, l’Atelier 210 ou le centre culturel saint-gillois Jacques Franck. De janvier à juin, quatre coproductions se jouent ou se rejouent dans ces théâtres. « Il faut faire en sorte que les publics suivent l’aventure. Ce n’est pas évident. On a perdu du monde après notre départ du Palais des beaux-arts. Ceux pour qui le lieu représentait le temple de la culture. Cependant, le fait d’aller dans d’autres institutions attire de nouveaux spectateurs. Il y a un métissage des publics. On s’en est rendu compte pendant nos trois saisons de nomadisme. Ça nous a rapprochés des théâtres bruxellois. »


Cette scène a vu naître « En attendant Godot » et les premières européennes de Tennessee Williams



La compagnie se recentre pour les prochains mois sur la coproduction et ses activités sociales. Par exemple, le projet « Pass à l’acte » avec Océan Nord, les Tanneurs, et le KVS permet aux élèves de suivre une programmation de théâtre contemporain avec un soutien pédagogique et un accompagnement. Ce travail mené de « manière souterraine » a pour but de diversité dans les salles. « Si c’est pour toucher toujours la même tranche, on se coupe d’une partie de la population. Mixer les spectateurs, c’est une vieille ambition du théâtre encore plus forte aujourd’hui. À Bruxelles, ville de métissage, c’est une réalité. »
La programmation du Rideau a toujours été axée sur le travail des nouvelles écritures. Grâce à Claude Etienne, cette scène a vu naître la pièce de Samuel Beckett, En attendant Godot, Tennessee Williams l’a choisie pour ses premières européennes… « Ce qui singularisait le Rideau, c’était cette ouverture vers l’international et la confiance accordée aux auteurs d’ici, parce qu’il n’a pas toujours été bien vu d’être belge. On a gardé ce soutien aux auteurs de chez nous. » Avec deux artistes associés, Frédéric Dussenne et Christophe Sermet, le théâtre veille à mélanger créations contemporaines et textes anciens.

© Rossel&Cie SA - Le Soir (FLAVIE GAUTHIER), Bruxelles, 30 novembre 2017

 

 

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