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Trois nouvelles reconnaissances pour le patrimoine immatériel

26.02.2021 14:25 Il y a : 3 yrs

Depuis le 18 février 2021, la culture vivante de la fête foraine, les arts et culture du cirque traditionnel itinérant et la fête de Saint-Mard en province du Luxembourg sont désormais reconnus comme chefs-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de la Fédération Wallonie-Bruxelles.


La Fédération Wallonie-Bruxelles souhaite  soutenir le patrimoine immatériel et rappeler l’importance de ce patrimoine vivant en classant trois nouveaux éléments:

La culture vivante de la fête foraine

En Fédération Wallonie-Bruxelles, il n’y a pas une ville, pas une commune qui ne voit s’installer à un moment ou l’autre de l’année, une foire et ses manèges colorés. 

Dans sa reconnaissance, la Fédération Wallonie-Bruxelles a été sensible au fait que la culture foraine se fédère autour de valeurs fortes : le nomadisme qui confère un fort sentiment de liberté, l’importance de la famille, la solidarité, la débrouillardise élevée en maître-mot.

Une des caractéristiques essentielles de cette communauté de voyageurs est sa réactivité, sa perméabilité aux inventions et aux progrès techniques de notre société, renouvelant ainsi constamment la féerie de la fête. 

La transmission de la culture foraine et des savoir-faire qui y sont associés se fait surtout par l’oralité et la transmission intergénérationnelle dans un cadre familial. Bien que la plupart suivent les traces de leurs parents, la culture foraine reste ouverte au monde extérieur en intégrant, souvent par mariage, de nouveaux membres. 

Si la fête foraine reste toujours très vivante, elle doit, néanmoins, faire face à des menaces de disparitions : la concurrence en loisirs, l’éloignement des forains des centres villes ou encore la hausse des coûts des emplacements. De plus, la pandémie COVID-19 contraint actuellement les forains à une longue période de fermeture obligatoire. 

La reconnaissance par la Fédération Wallonie-Bruxelles de la Culture foraine comme  chef-d’œuvre de patrimoine vivant doit permettre de sensibiliser tous les acteurs à la nécessité d’assurer la pérennité de cette culture et témoigne de la valeur de ces traditions sociales, culturelles et artistiques spécifiques et multiséculaires. La fête foraine est une tradition vivante et dynamique, un fait culturel populaire, ancré dans le tissu social.

Quelques chiffres :

  • La communauté des forains compte environ 330 entreprises familiales en Wallonie et 75 à Bruxelles. Aux groupes de forains actifs, il faut ajouter les fournisseurs, fabricants et artisans et les personnes venant travailler sur le champ de foire (artificiers, animateurs). Au total, cela représente à peu près 2000 personnes.
  • Le public doit aussi être envisagé puisqu’il participe à la magie de la fête. A titre d’exemple, 1,5 millions de personnes visitent la Foire du Midi à Bruxelles et 1,5 millions de personnes montent sur les manèges de la Foire de Liège. Cela illustre très bien l’attachement populaire ressenti par tous, enfants ou adultes, à la culture foraine.

La Défense des forains belges asbl : Steve Severeyns, mail@stevesevereyns.be , GSM. +32 (0)477 850

Les arts et la culture du cirque itinérant traditionnel

Autre petit monde en soi, se déplaçant de ville en ville pour apporter l’émerveillement et la fête, le cirque traditionnel itinérant est porteur d’une culture et d’une créativité foisonnante.

La reconnaissance du cirque traditionnel comme patrimoine culturel par la Fédération Wallonie-Bruxelles est une première mondiale. Par cette  reconnaissance des arts et de la culture du cirque traditionnel itinérant, elle a souhaité rendre hommage aux spécificités du cirque traditionnel : spectacle sous chapiteau autour d’une piste circulaire, présentation des numéros par Monsieur Loyal, succession de numéros indépendants, mélange des disciplines, mise en musique du spectacle par un orchestre ou une fanfare, dimension spectaculaire des numéros. 

La culture du cirque traditionnel est porteuse de valeurs fortes : le nomadisme, l’importance de la famille, la solidarité, la créativité, la recherche d’excellence technique ainsi que son caractère résolument  multiculturel (multiplicité des numéros, diversité culturelle des artistes). La spécificité des coutumes constitue un patrimoine immatériel d’une grande richesse auquel se rattache un patrimoine matériel fertile (roulottes, chapiteau, costumes, accessoires multiples, affiches, etc.). L’imagerie puissante du cirque traditionnel nourrit l’imaginaire du public, des artistes du cirque lui-même mais de bien d’autres disciplines artistiques également (Beaux-Arts, cinéma, musique, arts graphiques).

Les artistes de cirque traditionnel revendiquent le caractère autodidacte de leur apprentissage et l’importance de la transmission des savoir-faire au sein des familles. La plupart suivent les traces de leurs parents depuis des générations pour reprendre, adapter ou moderniser la pratique artistique des aïeux.  Bien sûr, le chapiteau est ouvert à de nouveaux artistes qui ne sont pas issus de familles liées au monde du cirque mais qui le rejoignent par passion. En outre, les détenteurs de la pratique, artistes et directeurs de cirque, ont mis en place différentes mesures pour permettre l’éveil des vocations.

Bien que cette tradition soit toujours bien vivante, le cirque traditionnel est en péril : perte de savoir-faire et de formes artistiques particulières qui ne sont pas enseignées dans les écoles de cirque, disparition progressive ou galvaudage de la figure du clown,  éloignement des cirques des centres villes, hausse des coûts d’installation…

La pandémie COVID-19 a également contraint les cirques itinérants à une longue période de fermeture obligatoire. 

La reconnaissance des Arts et de la Culture du cirque traditionnel itinérant est une manière de souligner positivement cette façon de vivre, de créer et de travailler. Plus largement, cette sensibilisation aux savoir-faire professionnels d’une culture spécifique, transmise de génération en génération, permet de mieux les partager et les renouveler. 

Quelques chiffres : 

La Fédération Wallonie-Bruxelles compte moins d’une dizaine de cirques traditionnels. Cela représente environ 600 emplois directs ainsi que de nombreux emplois indirects (techniciens, graphisme, horeca, etc.).

Alain Gombert Chabri, agombert81@gmail.com, GSM. +32 (0)491/73 86 03

La Fête de Saint-Mard : danses, musiques, messes et Maître Jeune Homme

Organisée tous les ans, autour du quatrième dimanche du mois d’août, la Grande Fête de Saint-Mard est un rassemblement festif dont la spécificité réside d’une part sur la pratique collective de danses traditionnelles sur des musiques jouées par une harmonie et d’autre part sur des échanges de discours entre le « Maître Jeune Homme » et le bourgmestre. La danse la plus connue qui donne son identité et sa cohésion sociale aux Saint-Mardois est la « Troïka de Saint-Mard ».

La Grande Fête de Saint-Mard dure six jours, ponctuée par plusieurs bals, concerts et cortèges, un feu  d’artifice, des compétitions sportives, une exposition d’artistes et une présence continue de manèges et attractions foraines. Le mardi constitue le point culminant des festivités. Nommée  « Fête de Jeunesse » car ce sont les jeunes du village qui mènent les festivités, soutenus par la musique jouée par la Philharmonie, cette journée s’organise autour d’une messe, de discours, entrecoupés de passages en gaumais, et de danses.

La tenue de danse actuelle − sarrau bleu et lavallière pour les garçons, jupe rouge, chemisier blanc et corsage noir pour les filles − date de 1956. Avant cette date, jeunes et moins jeunes suivaient simplement la mode de leur temps. Le costume aujourd’hui participe en tout cas à l’attachement identitaire de la population à sa fête.

Par la diversité de ses expressions (danses, musiques, fêtes, pratiques artisanales, utilisation de langue endogène), la « Fête de Jeunesse » de Saint-Mard offre un exemple riche du patrimoine culturel vivant de la Fédération Wallonie-Bruxelles. La communauté formée par ceux qui organisent et participent à la fête démontre un ancrage local important, un souci d’y intégrer le plus grand nombre et une volonté de pérenniser l’élément, notamment en tissant des liens intergénérationnels.

Didier CULOT, Conservateur du Musée gaumais, courrier@musees-gaumais.be – +32 (0)63/57.03.15

« Le cirque itinérant, les fêtes foraines et les fêtes telles que celle de la Saint-Mard font partie de notre culture, de notre patrimoine. Ils sont également intimement liés à notre imaginaire et nous renvoient à de joyeux souvenirs d’enfance. En cette période où celles et ceux qui en vivent sont confrontés aux conséquences dramatiques de la crise du Covid, cette reconnaissance fait figure de symbole fondamental. Nous avons toutes et tous soif de retrouver dès que possible ces moments de joie et de partage », conclut la ministre de la Culture Bénédicte LINARD.

Relations presse :

Cabinet de Bénédicte Linard, Ministre de la Culture de la FW-B : Lauriane Douchamps, porte-parole, GSM. +32 (0)478 98 59 96 - lauriane.douchamps(at)gov.cfwb.be

Administration générale de la Culture
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