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Décès de Chantal Akerman

06.10.2015 14:20 Il y a : 8 yrs

Joëlle Milquet, Vice-Présidente du Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Ministre de l'Education, de la Culture et de l'Enfance, a appris avec grande tristesse le décès de la cinéaste Chantal Akerman, à l’âge de 65 ans.


"Avec plus de quarante films à son actif, Chantal Akerman était l’une des réalisatrices belges les plus reconnues à l’étranger. Elle présentait encore récemment, aux festivals de Locarno et de Toronto son documentaire No Home Movie, dédié à sa mère, personnage qui avait traversé tant de ses films.

Elle laisse derrière elle une œuvre foisonnante, tantôt documentaire tantôt fictionnelle, souvent expérimentale et sans concession, qui restera dans l’histoire du cinéma mondial.

Eblouie par Pierrot le fou, elle tourne à 18 ans et sans budget un brûlot burlesque de treize minutes : Saute Ma Ville.

A 21 ans, elle part vivre quelques années à New York, attirée par la nouvelle vague du cinéma américain; ainsi commence sa réflexion sur « le pourquoi et comment faire du cinéma ».

Avec son tempérament de découvreuse et d’exploratrice, elle bouscule, déconstruit parfois les codes établis au point d’inventer son propre langage, une esthétique qui correspond à sa pensée et à son ressenti.

Après des études à l’INSAS, à 25 ans, elle réalise son premier long métrage, Jeanne Dielman, 23, Quai du commerce, 1080 Bruxelles, dans lequel elle décrit minutieusement le quotidien d’une femme, la répétition aliénante des gestes ménagers mais aussi l’enfermement en référence à sa mère qui a connu les camps de concentration. Un film qui continue d’inspirer ses pairs, comme le revendique Gus Van Sant pour plusieurs de ses films, et qui fut qualifié d’expérimental à l’époque mais est considéré aujourd’hui comme une référence de niveau international en matière de cinéma de création. Fait exceptionnel à souligner pour notre cinéma belge, le British Film Institute le fait figurer dans sa liste des 50 meilleurs films de tous les temps.

Cinéaste expérimentale, nomade, elle a vécu entre Bruxelles, Paris et New York, où elle découvre l’avant-garde américaine. En 1977, News from home mêle les lettres de sa mère inquiète aux images de son quotidien new-yorkais.

Diversité des lieux, des thèmes, des genres : de l’autobiographie au journal intime en passant par la comédie musicale, de la fiction au documentaire, elle a cette attirance pour les frontières qu’elles soient géographiques ou proches d’autres disciplines artistiques.

Elle marquera ainsi le genre documentaire avec D’Est (1993), Sud (1999), De l’Autre côté (2002) ou encore Là Bas (2006). Jusqu’à ce dernier film intime : No Home Movie (2015).

Explorant Israël, le Mexique ou la Pologne, Chantal Akerman affirmait :"Ce que je cherche, c’est pas une cause ou un sujet, c’est le cinéma."

Du côté de la fiction, Chantal Akerman aura également frappé l’esprit des cinéphiles avec Toute une nuit (1982), Les Rendez-vous d’Anna en 1978, La Captive présenté à la Quinzaine des réalisateurs en 1999 ou avec La folie Almayer en 2012.

Enfin, à côté du cinéma, Chantal Akerman était également devenue une artiste plasticienne reconnue internationalement. Elle avait notamment exposé encore récemment dans le cadre de la Biennale d’art contemporain de Venise.

La Cinémathèque de la Fédération Wallonie-Bruxelles lui a consacré un portrait sensible dans la Collection « Cinéastes d’aujourd’hui ». Intitulé I don’t belong anywhere – Le cinéma de Chantal Akerman et réalisé par Marianne Lambert, le film est sorti en salle depuis le 25 septembre.

La Ministre de la Culture tient à adresser ses plus sincères condoléances à ses proches."

Contact Presse :
Geoffroy KENSIER - 0478 59 41 51 - geoffroy.kensier(at)gov.cfwb.be

 

 


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