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Décès de Philippe Grombeer : un passeur de culture nous quitte

27.04.2020 11:19 Il y a : 4 yrs

Communiqué de presse de Bénédicte LINARD – Vice-Présidente et Ministre de l’Enfance, de la Santé, de la Culture, des Médias et des Droits des Femmes


Nous avons appris avec tristesse le décès ce dimanche 26 avril 2020 de Philippe Grombeer, qui aura marqué de son empreinte le monde culturel pendant plus de 40 années.

Né en 1946 en Belgique, il a passé une partie de son enfance à Kinshasa, avant d'étudier à l'ULB les Sciences politiques et diplomatiques.

C'est en 1968 qu'il plonge dans le bain de la culture en devenant animateur de la Ferme V à Woluwe-Saint-Lambert, une maison des jeunes très avant-gardiste qui a notamment accueilli Genesis pour la première fois en Belgique.

Jo Dekmine, fondateur du Théâtre 140, fut une des personnes-clés dans le parcours de Philippe Grombeer en lui proposant de prendre la direction des Halles de Schaerbeek qu'il a animées de 1973 à 2002. Convaincu qu'on est plus fort ensemble, Philippe Grombeer a également été en 1983 un des fondateurs du Réseau Trans Europe Halles, réseau de lieux culturels s'établissant dans des espaces désaffectés, et qui compte aujourd'hui 127 membres dans 36 pays. Il a également participé à la création de multiples autres réseaux professionnels : Informal European Meeting (IETM, Forum des Réseaux culturels européens, Biennale des jeunes Créateurs de l'Europe du Sud et de la Méditerranée, Forum européen pour les Arts et le Patrimoine (FEAP/EFAH).

En 1976, il a été un des instigateurs du Temps des Cerises à l'Abbaye de Floreffe, festival qui a connu seulement 3 éditions, avant qu'y apparaisse en 2001 le Festival Esperanzah !

En 2002, il devient le premier directeur du Théâtre des Doms, la vitrine de la Fédération Wallonie-Bruxelles au Festival d'Avignon. Projet fort controversé à ses débuts, Philippe Grombeer, par sa grande capacité d'écoute et de dialogue, parviendra à en faire un lieu-phare, incontesté et incontestable.

En 2011, il prend sa retraite mais il continue à s'investir bénévolement dans une série de projets, dont La Maison du Cirque, et arpente inlassablement les salles de spectacle de Belgique et d'Europe.

En 2018, il reçoit les insignes d'Officier dans l'ordre des Arts et des Lettres par l'Ambassade de France.

Dans l'entretien qu'il a consacré à Emile Lansman en 2011, il confie : " La passion, en ce qui me concerne, (c'est) de défendre une conception globale de l'art et de la culture, avec les rencontres improbables qu'elle permet, les collisions inattendues, les métissages des genres et des styles... Permettre à des artistes de rencontrer des publics n'est pas une fin, c'est un moyen. Voilà, c'est ça qui me porte ; c'est ça qui m'a permis de garder mon enthousiasme. Et il est toujours vivant " [1]

Philippe Grombeer nous quitte aujourd'hui mais son action culturelle, constamment tournée vers l'échange, empreinte de curiosité et de modestie, fera qu'il restera à jamais vivant pour tous les artistes, les publics et les professionnels de la culture qu'il a rencontrés sur son chemin de vie et à qui il a permis, d'une certaine manière, d'être ce qu'ils sont.

La Ministre de la Culture Bénédicte Linard adresse ses condoléances à sa famille et à ses proches. 

 

[1] Philippe Grombeer. Entre le doute et l’enthousiasme. Entretien avec Emile Lansman, Editions Lansman, 2011.​


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